L'été touche bientôt à son terme et pourtant, on continue à chercher le tube de l'été et, cette année, l'Eurovision a livré une bonne prétendante au titre. Parce que l'israélienne Netta a frappé fort en mai dernier en remportant le concours musical le plus regardé au monde. Oui mais voilà, depuis, une histoire de plagiat est venue se greffer sur la victoire et les difficultés d'organisation du concours 2019 ne rendent pas les choses plus aisées. Qu'importe, la chanson "Toy boy" est potentiellement le tube de l'été ...
Du côté du SMS de la semaine, on va s'attarder sur "Pose", la nouvelle série événement diffusée aux Stazini sur FX et disponible sur CANAL+ SERIES depuis quelques semaines. Furieusement connectée à l'actualité, "Pose" explore le New York de la fin des années 1980 et se penche sur les vies de plusieurs personnages de mondes et cultures différentes. Abordant l'émergence des scènes culturelles et littéraires underground et queer comme la Ball culture, la vie des quartiers populaires et l'arrivée du monde du luxe à l'aube de l'ère Trump, la série suit Blanca Rodriguez, une femme trans et membre de la maison Abundance, dirigée par la très froide Elektra et qui est considéré comme la maison imbattable lors des bals. Néanmoins, elle décide un jour de quitter la maison, désirant échapper au comportement égocentrique d'Elektra mais également pour ouvrir sa propre maison pour concourir lors des bals, la maison Evangelista. Elle prend sous son aile Damon Richards, un jeune homosexuel à la rue depuis la découverte de sa sexualité par ses parents, et devient sa mère. Damon veut plus que tout devenir danseur professionnel, ce que Blanca va aider à réaliser. Elle devient également la mère d'Angel, également une ancienne membre de la maison Abundance et qui est amoureuse de Stan Bowes, un homme marié et travaillant à la Trump Tower ...
Le buzz est furieux sur "Pose" et c'est bien normal : ça parle de tout ce qui agite le monde aujourd'hui, jusqu'à multiplier les cliffhangers sur Trump et les valeurs véhiculées par le Président américain. Son, image, jeu, costumes, lumières, musiques, tout y est et c'est un régal pour les yeux et les émotions. L'histoire d'un univers haut en couleur, bariolé, pailleté et extravagant ok mais aussi l'histoire d'une communauté forcée de s'extasier dans la pénombre des sous-terrains dans lesquels elle est contrainte de rester, l'underground du New-York des années 80. C'est éclatant mais la part d'ombre et de difficultés n'est jamais bien loin et l'obscurité laisse libre champ à la brutalité sous toutes ses formes, s'acharnant sur les exclus, les pauvres, les noirs, les latinos, les gays, les trans, les discriminés, bref les laissés en marge. Le focus sur la communauté LGBT+ est évident et on assiste à la création de bals qui ne sont rien d'autre qu'un concours de beauté impitoyable où RuPaul fait figure de jeune fille trop fragile. Tout est prétexte à devenir ce que la société refuse que l'on soit et donc la créativité est stimulée et tant mieux car la concurrence fait rage et le SIDA décime tout ce qu'il peut [on est en 1987]. En filigrane, la difficulté d'être soi dans une Amérique normée et effrayée par la différence est assourdissant. Mais au fur et à mesure, les symétries de fonctionnement deviennent frappantes ... les règles ne divergent pas tant que ça entre ces deux univers : jeux de pouvoir, problèmes d'identité et de sexualité existent de part et d'autre de la barrière artificielle de la norme. Du coup et c'est bien le sel de la série, les univers ground et underground se mélangent, se rencontrent et cohabitent bien plus qu'en apparence. L'identité, c'est bien cela qui guide les personnages et, à une époque où Donald Trump n'est pas encore président mais où règnent les valeurs business du haut de la Trump Tower, qui l'amèneront à la Maison Blanche 30 ans plus tard. Au delà de la trame liée àç l'engagement politique omniprésent, la musique ne l'est pas moins : synthés surannés comme dans "Stranger Things", classiques de la pop de l'époque et Kate Bush qui résume assez bien l'ambiance dans "Running up that Hill" : "If I only could make a deal with God And I'd get him to swap our places (...) let's exchange the experience", tout est dit. On est au delà d'un RuPaul en série drama, "Pose" donne la subtilité, le réalisme, le regard et la bienveillance qu'on peut attendre d'une telle trame. A voir d'urgence et sans attendre.
Pour bien finir, en voiture Katy et pas de direction vers le Perry-phérique ! Ok ok, c'est la fin de la saison estivale donc c'est petit bras mais qu'importe, c'est Katy Perry qui prend place dans la voiture de James Corden. Autant dire qu'on va chanter ...
La semaine prochaine, Pop-UP se prépare à la rentrée donc, on déclenche un échauffement avant le grand départ. C'est fini pour les Pop-UP de lété, fini les carpools karaoké, fini les tubes de l'été et fini les SMS ... C'était bien cet été mais il est bientôt temps de repartir pour une nouvelle saison !